83 JAZZ (s)

Voici une oeuvre profonde et d'une grande créativité, puisant ses influences à de nombreuses sources. Son titre est une référence directe au film d'Agnès Varda The gleaners and I (Les glaneurs et la glaneuse). En plus de ses propres pièces, parmi lesquelles un hommage à l'un des ses premiers héros, le contrebassiste Oscar Pettiford, Grenadier explore ici des compositions de George Gershwin, John Coltrane, Paul Motian, Rebecca Martin et Wolfgang Muthspiel. A l'arrivée The gleaners, enregistré aux studios Avatar à New York en décembre 2016, sous la direction artistique de Manfred Eicher, est un apport important à la série d'albums de contrebasse solo déjà publiés par ECM.

De Gran Torino à Pink Panther en passant par Skyfall, Kyle Eastwood s'attaque à la reprise inédite de musique de films qui ont marqué l'histoire du cinéma, conciliant pour la première fois ses deux passions : la musique et le cinéma. Car le contrebassiste les a dans la peau ! Né d'une famille de passionnés, il fait quelques apparitions à l'écran puis se décide de se consacrer à la musique. Avec cet album le contrebassiste confirme bel et bien son double amour pour le septième art et la musique.

Après le succès de la réédition "The complete concert by the sea", retrouvez Erroll Garner au travers de 14 interprétations totalement inédites enregistrées en studio entre 1967 et 1971 dont six compositions inédites découverte récemment. Enregistrés pendant une période particulièrement prolifique pour Erroll Garner, ces 14 titres totalement inédits - après avoir passé près de 50 ans sur disques acétate - ont été récemment découverts et restaurés. Erroll Garner (1921 - 1977), entouré de ces habituels accompagnateurs [Jimmie Smith et Joe Cocuzzo (batterie), Ernest McCarty, Jr., Ike Isaacs et George Duvivier (contrebasse), Jose Mangual (percussions)] enchaine prise après prise quelques-unes des plus belles interprétations de sa carrière. On y entend aussi Martha Glaser, sa fidèle manageuse et productrice, qui depuis la salle de contrôle, discute les différentes prises et plaisante avec Erroll. Sorte de cinquième membre du quartette, elle soutient Erroll pendant ces intenses moments de création. On lui doit le titre de l'album qui est tiré de sa formule récurrente à chaque début de morceau : "Ready ? Take one" ("Vous êtes prêts ? prise 1").

Le bassiste de l'ONJ, au travers ses différents projets et collaborations (The Afrorockerz, Julien Lourau, Thomas de Pourquery, Bo'tox. ), nous surprend une nouvelle fois dans une fascinante rêverie aux airs d'enquête policière : une quête du son de Detroit avec des compositions qui n'ont rien à envier à la soul de la Motown, au hip-hop de Jaydee ou à l'électro de Juan Atkins.

A l'occasion des 10 ans de la sortie de l'ultime chef-d'oeuvre de Gil Scott-Heron, XL Recordings présente une ré-invention orchestrée par le batteur jazz et producteur acclamé, Makaya McCraven. Sur We're new again enregistré et produit en grande partie dans son home studio de Chicago, avec un petit groupe de musiciens triés sur le volet, McCraven fusionne son jazz au ton improvisé, électronique et gorgé de samples, avec les mots et la voix puissante de Gil Scott-Heron, donnant naissance à un disque musicalement riche, original et respectueux de son colossal modèle.

Un hommage aux musiques de films et séries télé. Dans "When you wish upon a star" le guitariste et compositeur Bill Frisell - considéré, à l'égal de John Scofield et Pat Metheny, comme un des meilleurs guitaristes de jazz actuel - rend hommage à quelques grands thèmes qui ont marqué la musique de film et de télévision. "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" (To Kill a Mockingbird), "Psychose" (Psycho), "Il était une fois dans l'Ouest" (Once Upon a Time in the West) et "Le Parrain" (The Godfather). Ces pièces construisent la trame principale dans laquelle viennent s'insérer quatre chansons iconiques : "You Only Live Twice", "The Shadow Of Your Smile", "Moon River" et "When You Wish Upon a Star". Leur facette énigmatique est également renforcée par d'autres titres issus de séries télévisées comme "Bonanza" ou "HappyTrails ", de polars comme "Les ensorcelés" ou encore par la composition de Bill Frisell, le troublant "Tales From The Far Side".

La chanteuse Susanne Abbuehl possède une manière décidément unique de s'emparer des mots. Enregistré dans le sud de la France l'été dernier, The Gift synthétise toutes les qualités de cette approche singulière de l'art vocal. On trouve dans ce disque des poèmes d'Emily Dickinson, Emily Bronté, Sara Teasdale ou encore Wallace Stevens, ainsi que des textes écrits par Susanne elle-même. Si Wolfert Brederode demeure une présence essentielle à ses côtés, Abbuehl a intégré depuis 2009 à son nouvel orchestre le bugliste Matthieu Michel, extraordinaire d'inventivité et de sensibilité dans son rôle de seconde voix mélodique ainsi que le batteur Olavi Louhivouri, dont le jeu tout en finesse a déjà fait le bonheur de Tomasz Stanko dans son disque ECM Dark eyes

Rubberband est l'album que Miles Davis a enregistré juste après sa signature chez Warner au terme de plusieurs décennies passées chez Columbia. Ce disque était un nouveau départ pour Miles Davis. Une fois de plus en avance sur son temps, il ajoutait une bonne dose de funk, de soul et de groove à son oeuvre. Produit par Davis, Randy Hall et Zane Giles, les sessions Rubberband ont été enregistrées à L.A. entre octobre 1985 et janvier 1986. L'album fut soudainement mis de côté lorsque Miles décida d'enregistrer Tutu à la place. Ces sessions sont donc inédites depuis lors. Les producteurs originaux se sont associés avec le neveu de Miles, Vince Wilbrun Jr., pour compléter l'album. A noter l'apparition d'invités tels que Ledisi et Lalah Hathaway ainsi que d'autres surprises... Visuel de la pochette par Miles Davis.

Le jeune Marcus King émule de Derreck Trucks et de Warren Haynes fort d'une maturité impressionnante et d'une sensibilité touchante, a écrit cet album comme remède musical. Il panse ses maux à coups de guitares enflammées d'une technicité éblouissante, et, entouré de ses brillants musiciens, il propose ce remède à ceux qui veulent bien avoir une oreille attentive. The Marcus King Band est un groupe d'exception dont l'album est le reflet d'une notoriété bien méritée, qui, on le sait, ne va faire qu'aller en augmentant.

Enregistré fin 2019 au fameux Jazz Club londonien par Kevin Shirley, ce concert, devant seulement 250 privilégiés, fût un moment mémorable. Si notre jazzman est plus porté sur la spontanéité que sur une setlist préétablie, cette soirée magique fût toutefois l'occasion d'entendre tous les grands moments de la riche carrière de George Benson. En commençant par le groove indémodable de Give me the night, on revisite aussi des joyaux tels que Love x love ou In your eyes, et quelques merveilleuses reprises de grands classiques comme I hear you knocking de Dave Bartholomew et The ghetto de Donny Hathaway.

Son premier album chez Mack Avenue a permis à la grande famille du jazz de la découvrir ; elle fait partie de ces rares artistes qui réconcilient le public et la critique, comme en témoigne les nombreuses standing ovations pendant ses concerts - souvent la résultante de scats étourdissants - et les chroniques enthousiastes des journalistes qui y assistent. Et ses ventes dalbums lors des séances de dédicaces se comptent souvent par plusieurs centaines ! Dans un registre qui doit beaucoup au jazz manouche, en y apportant toutefois sa propre touche, Cyrille Aimée interprète souvent des reprises de thèmes peu joués du répertoire jazz, et ce nouvel album ne fait pas exception. Mais elle offre également, composées par elle-même et/ou ses musiciens, des mélodies fort joliment troussées dont certaines pourraient bien devenir de futurs standards. Ce nouveau disque, enregistré avec le même groupe - soudé par trois années de tournées et travail en commun - semble plus apaisé et introspectif que le précédent. Si mon précédent album représentait le versant solaire de ma musique, celui-ci est davantage éclairé par la lune déclare Cyrille. Dans un monde hyper connecté, jai besoin parfois de tout débrancher, de me recentrer, et de profiter de ma solitude . Malgré tout, la musique sourit et égrène ses moments joyeux ou plus mélancoliques ; lalbum est sublimé par le jeu de guitare très lyrique de Michael Valeanu et le swing toujours inspiré dAdrien Moignard ; la sûreté dune excellente rythmique dorigine australienne (le contrebassiste Samuel Anning et le batteur Rajiv Jayaweera) complète une formation très affûtée.